Plus de légumes, moins de bitume

Du vin et des fleurs, un cadeau sympa pour une invitation à diner en ce début d’année, mais aussi le duo gagnant de l’économie agricole Hyèroise. Un tandem qui ne doit pas cacher la richesse d’un territoire qui a tant à offrir. En cette période de vœux officiels, Hyères Ecologie Citoyenne et Changer d’Ere ont souhaité rappeler l’importance de notre agriculture locale et émettre des souhaits pour que tous les Hyèrois puissent profiter d’une alimentation saine et durable.

Comptant plus de 200 exploitations agricoles en activité, Hyères figure parmi les villes les mieux dotées de France. Avec principalement du maraichage, de l’arboriculture et de l’élevage d’ovins, mais aussi plusieurs AOP et AOC récompensant nos figues ou nos olives, de nombreuses exploitations se convertissant à la culture bio, la diversité et la qualité de notre production locale n’est plus à démontrer.

L’agriculture occupe pourtant une position fragile dans notre paysage, ou les espaces qui lui sont dédiés ont été peu a peu consommés, mités par un modèle d’urbanisation extensive si populaire depuis les années 80 sous l’emprise de nos « maires bâtisseurs ». Considérés comme des réserves foncières exploitables à plus ou moins long terme, les espaces agricoles ont été largement relégués à un plan secondaire.

Les zones agricoles protégées sont parcellisées et soumises à des dérives d’occupation, le rôle de l’agriculture dans le développement local et l’aménagement du territoire est anecdotique et les mesures engagées, trop peu ambitieuses, enfin l’emprise unilatérale des collectivités territoriales sur la gestion de l’urbanisation est inquiétante.

Alors en 2024, nous souhaitons promouvoir un ancrage territorial de l’alimentation afin de créer des filières qui nous permettent d’assurer les enjeux devenus essentiels :

La préservation de notre environnement et de la biodiversité, le non épuisement des ressources.

La sécurité alimentaire, afin de garantir à nos concitoyens une alimentation saine et suffisante en circuit court.

Le soutien de l’activité paysanne afin d’assurer aux agriculteurs une activité stable et pérenne en garantissant des débouchés à prix juste pour leur production.

A l’aube de nos objectifs de réduction de consommation des espaces naturels liés à la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et à l’heure ou de nombreuses communes s’engagent sur cette voie, nous soutenons l’idée de développer des espaces de renaturation et de valorisation des terres incultes.

Des produits locaux dans nos cantines? Oui, mais pas seulement. Nous pouvons développer ensemble les réseaux de distribution plus ambitieux en y associant tous les acteurs locaux du secteur alimentaire, les collectivités et les citoyens.

Nous nous inscrivons dans une démarche de collaboration et d'engagement commun pour soutenir l'activité paysanne, garantir des débouchés équitables, et construire ensemble un avenir où manger bien signifie manger local, en préservant l'identité et la durabilité de Hyères.

Notre cité est longtemps restée une exception sur cette portion de côte méditerranéenne où partout un tourisme frénétique a conduit à rogner la nature au profit du béton.

Notre position privilégiée, qui fait tout l’attrait de Hyères est aujourd’hui menacée.

Sous couvert de « renforcer les équilibres économiques, en accueillant de nouvelles entreprises pour créer de l’emploi local » * la municipalité rogne des espaces végétaux et agricoles pour les transformer en ZAC. Avec un taux record de chômage de 12%, cette stratégie nous semble bien peu porteuse.

Alors à quoi bon artificialiser encore un peu plus nos sols, raser nos pinèdes, massacrer notre presqu’ile ?

Pour atteindre l’objectif irréaliste de 10.000 habitants supplémentaires en à peine 15 ans voulu par notre maire ? Pour se conformer à l’objectif louable de 25% de logements sociaux exigés par la loi SRU, là où nous ne disposons que d’un maigre 15% ?

Là aussi le doute est permis, la ville ayant atteint un solde migratoire négatif en perdant des habitants et la valeur du foncier ayant augmenté de 32% en 5 ans, pendant que le taux de résidences secondaires explose.

Ici on ne fait pas dans le social, ni dans l’environnemental, on fait dans le patrimonial. Notre ville cède peu à peu aux coups de boutoirs des promoteurs qui la défigurent sans vergogne, cachant leurs nombreux projets, (21 en cours actuellement sur la commune) sous des noms bucoliques, empruntant à Hyères son image de « joyau de la côte d’azur varoise », pour attirer des investisseurs peu regardants sur la dégradation de la qualité de vie des habitants. Bientôt si nous n’agissons pas, les « plages paradisiaques » vantées par ces lotisseurs peu scrupuleux, borderont une ville morte, devenue uniquement balnéaire.

Nous n’imaginons pas en effet les projets futurs d’une municipalité et d’une métropole, lestement placés aux mains d’un seul et même exécutif, autrement que succombant à une frénésie foncière, là où nous appelons à une préservation de notre territoire et où nous n’avons qu’un message à faire passer : Laisse béton !

*In modification N°3 du PLU 24/02/22

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Stop béton!